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Le premier train de passagers à hydrogène au monde, c’est en Arabie saoudite avec Alstom… Tandis que le TGV M pointe lui, le bout de son nouveau nez !

Le premier train de passagers à hydrogène au monde, c'est en Arabie saoudite avec Alstom… Tandis que le TGV M pointe lui, le bout de son nouveau nez !

Alors que son action dévisse en bourse (manque de trésorerie et planning de fabrication difficile à suivre), Alstom n’en finit pourtant pas de remplir son carnet de commandes tout en diversifiant ses produits, technologies et clients…

Saudi Arabia Railways (SAR), en partenariat avec Alstom, un des leaders mondiaux de la mobilité intelligente et durable, présente et exploitera le premier train de passagers à hydrogène au monde, le Coradia iLint, à Riyad, dans le courant de ce mois d’octobre. Cette démonstration marque la toute première introduction d’un train à hydrogène au Moyen-Orient et en Afrique. La collaboration entre SAR et Alstom témoigne de la volonté du Royaume d’identifier et de tester des solutions innovantes de mobilité durable afin de réduire les émissions de carbone dans les transports et d’atteindre les objectifs de la Vision 2030 fixés par les dirigeants du Royaume.
La démonstration prévue fait suite au protocole d’accord signé par SAR et Alstom en septembre 2022 pour développer ou adapter des solutions à base d’hydrogène aux besoins du Royaume. Le Coradia iLint d’Alstom, un train de passagers à hydrogène à la pointe de la technologie, effectuera un voyage inédit : « Alimenté par une production d’énergie sans émission, le train à hydrogène offre nombre d’avantages, ce qui en fait un choix convaincant pour les solutions énergétiques durables. Son impact positif s’étend à l’environnement, à l’économie et à l’avenir des générations futures. »
Les trains à hydrogène offrent un énorme potentiel de réduction des émissions de carbone et constituent une alternative viable aux trains diesel pour les lignes non électrifiées. Il s’agit d’une étape importante dans le développement conjoint de systèmes de trains à hydrogène avec la SAR, à la fois pour des opérations adaptées aux besoins spécifiques du Royaume et pour répondre à l’augmentation de la capacité des réseaux de la SAR.
Le Coradia iLint est le premier train de voyageurs au monde alimenté par des piles à hydrogène qui génèrent de l’énergie électrique pour la propulsion. L’année dernière, il a parcouru 1 175 km sans avoir à remplir ses réservoirs d’hydrogène. Ce premier train à zéro émission directe de CO2 est silencieux et n’émet que de l’eau pendant son fonctionnement. Il présente plusieurs innovations : une conversion d’énergie propre, un stockage d’énergie flexible et une gestion intelligente de la puissance de traction et de l’énergie disponible. Alstom a développé des solutions de traction à l’hydrogène sur de multiples plateformes et a signé plusieurs contrats pour des trains alimentés par des piles à hydrogène. Les deux premières flottes de trains ont été mises en service commercial en Allemagne l’année dernière. Sauf que certains Lander ayant fait le choix de l’hydrogène, se reposent la question des coûts du transport à l’hydrogène… Il est vrai que cette interrogation porte plus volontiers sur les bus que les trains eux-mêmes en re-confrontant l’hydrogène au pur électrique…

Et le futur TGV M INOUI
plus qu’en phase de tests…

Depuis juin 2023, le futur TGV INOUI (matériel de 5e génération, aussi appelé TGV M), est entré dans sa campagne d’essais sur le réseau ferré national. Un processus qui s’accélère avec l’arrivée d’une nouvelle rame d’essai et durera jusqu’à la fin de l’année 2023, avant la phase d’essais d’admission en 2024. Le TGV M, futur TGV INOUI, issue de la gamme Avelia Horizon d’Alstom entre dans une nouvelle étape de ses essais. Commandé par SNCF Voyageurs à hauteur de 115 rames pour un montant d’environ 3,5 milliards d’euros, il incarne la 5e génération de TGV et la concrétisation d’un projet industriel et d’innovation historique entre SNCF Voyageurs  et le concepteur-réalisateur français Alstom. Son déploiement s’échelonnera sur dix ans, à partir de 2025, avec des premières circulations sur la ligne Paris-Lyon-Marseille. En décembre 2022, les essais de pré-validation ont débuté sur le site de Vélim en République Tchèque. Sur ce circuit fermé, l’objectif était de valider pour la première fois le fonctionnement global du train jusqu’à la vitesse de 200 km/h. En mars 2023, le futur TGV INOUI est allé à Vienne pour réaliser des “essais climatiques”. Ces derniers ont permis de tester le futur train à des températures extrêmes (entre -20°C et +40°C). Ils permettent d’évaluer l’efficacité énergétique du futur TGV INOUI. La résistance du train aux contraintes climatiques contribue activement à l’objectif de réduction de 20 % de la consommation énergétique du futur TGV INOUI. 
Depuis juin 2023, les essais de pré-validation ont repris, sur le Réseau Ferré National. Ils dureront jusqu’en décembre 2023. Ils consistent à tester, et le cas échéant à ajuster, le fonctionnement du train, avec des circulations jusqu’à 320 km/h. Pour cela, deux trains sont utilisés : 

Le TGV M et son profil spécifique, il faudra nous y faire !
  • Un premier train qui circule depuis juin 2023, et qui permet de tester et valider les fonctions de shuntage, de captation du courant à l’aide du pantographe, de traction et de freinage. C’est d’ailleurs avec ce train que pour la première fois, le futur TGV INOUI a circulé à la vitesse maximale commerciale de 320km/h, le 14 septembre 2023 à 15h47. 
  • Courant octobre 2023, les essais de pré-validation s’accélèrent avec les premières circulations d’un deuxième train. 

Durant toute cette période, à bord,  entre 25 et 30 techniciens et ingénieurs constituent l’équipe essais trains : experts de l’Ingénierie du matériel de SNCF Voyageurs et des équipes Alstom, conducteurs, etc. De janvier à juillet 2024 seront menés les essais d’admission, qui consistent à tester le fonctionnement de la rame en reproduisant les configurations et contextes qu’elle pourra rencontrer tout au long de la vie du train (unité simple, unité multiple, modes dégradés, conditions météorologiques, points singuliers du réseau, …). Ils seront réalisés par un organisme accrédité sur le Réseau Ferré National, avec des circulations jusqu’à 320 km/h. Les essais d’admission permettront d’obtenir l’Autorisation de mise sur le marché délivrée par l’ERA (European Railways Agency). Enfin, à partir de l’automne 2024, sur une longue période précédant la mise en exploitation commerciale, plusieurs rames circuleront sur l’ensemble du réseau, dans le cadre d’essais de pré-exploitation. Ils permettront d’éprouver la fiabilité du train dans les conditions réelles d’exploitation. Toutes les fonctions seront testées, en particulier celles relatives au confort des voyageurs. Ces essais, qui seront réalisés avec les 4 premières rames de série, seront aussi l’occasion pour les conducteurs et les chefs de bord de se familiariser avec ce nouveau train et ses innovations. Enfin, au terme de l’ensemble de ces essais, le futur TGV INOUI aura bénéficié de 350 semaines d’essais cumulées et aura parcouru plus d’un million de kilomètres avant que le premier client vive l’expérience de la grande vitesse SNCF Voyageurs de demain !
Ce sont pas moins de dix sites français d’Alstom qui contribuent à ce projet : La Rochelle et Belfort, mais également Villeurbanne, Ornans, Le Creusot, Tarbes, Petit-Quevilly, Toulouse, Valenciennes et Saint-Ouen. Un laboratoire d’essais dénommé “ TrainLab ” a été développé sur le site Alstom de La Rochelle : la validation fonctionnelle du train via un « train virtuel numérique » y est réalisée, sans nécessiter de validation sur le train physique. Ce laboratoire permet d’anticiper la validation du fonctionnel train (fonctionnement des portes, climatisation, etc.)