ANews-Mobility > Éco-Sécurité > Énergies > Rose, l’observatoire francilien de l’énergie et du CO2 !

Rose, l’observatoire francilien de l’énergie et du CO2 !

Rose, l'observatoire francilien de l'énergie et du CO2 !

En France métropolitaine, les consommations pour le chauffage sont étroitement liées aux températures extérieures.

L’analyse des évolutions interannuelles des consommations énergétiques nécessite donc de décorréler ces évolutions de l’effet de la météorologie afin de juger des autres facteurs (paramètres socio-économiques, politiques énergétiques, mix énergétique, …). Airparif met ainsi à disposition les consommations énergétiques corrigées des variations climatiques (dites « à climat normal »), en fonction de la rigueur hivernale. 

Trois catégories

Les usages énergétiques pour la consommation finale peuvent être rassemblés en trois catégories. Pour le secteur résidentiel, l’usage principal est le chauffage à 60 %, suivi des usages « autres » (comprenant notamment la cuisson, la climatisation et l’électricité spécifique) à 27 % et enfin l’eau chaude sanitaire à 14 %. Concernant le secteur tertiaire, le chauffage et les usages « autres » (climatisation, électricité spécifique…) sont les usages les plus représentés respectivement à 44 % et 48 %. Ces deux usages sont suivis par l’eau chaude sanitaire (8 %).
Les consommations énergétiques sont particulièrement liées à la période de construction des bâtiments. Pour le secteur résidentiel, les consommations énergétiques moyennes par âge du bâtiment indiquent que les bâtiments construits avant 1945 sont les plus énergivores, par comparaison, les bâtiments construits depuis 2006 consomment 28 % d’énergie en moins à surface équivalente. Ce résultat prend notamment en compte les rénovations d’isolation et des moyens de chauffage, dont production d’eau chaude.
Concernant le secteur tertiaire, c’est la répartition des consommations par branche qui est intéressante à observer. Les bureaux et les administrations ainsi que les commerces représentent la plus forte part des consommations du secteur (respectivement 27 % et 25 %), ce qui est cohérent avec la typologie de la région francilienne. D’autres branches comme l’habitat communautaire ou le bâti liés aux transports ne représentent que 3 % et 4 % respectivement.

Baisse régulière des GES
Gas à effet de serre

Bâtiment et secteur routier principaux responsables des émissions de CO2, malgré une baisse globale régulière.

À l’image des consommations d’énergie, les émissions de GES ont également diminué depuis 2005 (-36 %), avec 31 600 kteqCO2 émises en 2022. Les secteurs de la production d’énergie et de l’industrie enregistrent les plus fortes baisses (respectivement -84 % et -59 %). Les secteurs du bâtiment (résidentiel + tertiaire) et du transport routier présentent également une diminution forte (respectivement -40 % et -33 %). Néanmoins, ces secteurs sont ceux qui portent les trois quarts des émissions de GES de l’Île-de-France, avec respectivement 45 % et 31 % du bilan. 
Dans le même temps l’UTCATF (Utilisation des Terres, Changement d’Affectation des Terres et Foresteries), correspondant aux émissions absorbées par une utilisation du sol lié à des activités humaines. Lorsque les absorptions d’émissions sont supérieures aux émissions, on parle d’émissions négatives et donc que le secteur est un « puit de carbone ». En Île-de-France ce secteur représente -1 701 kteqCO2 ne permettant donc de compenser que 5 % des émissions.

L’île de France ne produit que
16 % de ses consommations finales

La production totale d’énergie en Île-de-France s’élève à 28 TWh ce qui couvre 16 % des consommations finales totales d’énergie de la région. Cette production est majoritairement une production de chaleur (81 %) qu’il s’agisse de chaleur en réseaux ou diffuse. Les productions d’électricité (13 %), de fraîcheur (3 %) ou encore de gaz (3 %) restent néanmoins non négligeables et connaissent une croissance importante, notamment grâce aux accompagnements techniques et financiers déployés ces dernières années pour les filières renouvelables et de récupération. 
La part renouvelable et de récupération tend à être majoritaire. En effet, la chaleur renouvelable et de récupération est déjà majoritaire à 73 % dans le total de la chaleur francilienne produite. Même chose pour la production de gaz en Île-de-France qui est à 100 % renouvelable étant donné qu’il s’agit d’injection de biométhane issue d’installations de méthanisation. La production renouvelable et de récupération électrique quant à elle, représente 56 % dans le total de l’électricité francilienne produite, et tend encore d’avantage à se développer sur plusieurs filières et notamment le solaire photovoltaïque. 
Ainsi, la part de la production renouvelable et de récupération en Île-de-France s’élève à 73 %.

Répartition des énergies par secteur.

Production de chaleur
comment et combien ?

La production totale de chaleur livrée à un réseau de chaleur s’élève à 13,1 TWh en 2023. Dans cette production totale, plus de la moitié est EnR&R (54 %). De nombreuses technologies, très peu utilisées en France, sont ici utilisées au sein des réseaux de chaleur franciliens : solaire thermique, pompes à chaleur sur groupe froid et aérothermiques, cloacothermie (récupération de chaleur des eaux usées) ou encore valorisation de la chaleur fatale sur data center. L’ensemble de ces « nouvelles filières » produisent 224 GWh mais ne représentent encore que 2 % de la production régionale sur réseaux. Depuis 2017, la production d’énergie francilienne a augmenté de 11 %. Cette évolution s’explique principalement par la hausse de la production EnR&R (+26 %). À l’inverse, la production d’origine fossile a diminué de 16 . Un bon indicateur vis-à-vis de notre indépendance énergétique !
Néanmoins, une filière peine encore à s’imposer : la production de fraîcheur. En effet, entre 2017 et 2023, cette dernière est restée stable, tout comme le nombre de nouveaux réseaux de fraîcheur (+5 avec un total de 14 réseaux en 2023). Pourtant, les réseaux représentent un véritable atout écologique pour lutter efficacement contre le changement climatique et subvenir aux besoins en froid des bâtiments (haut rendement énergétique, faibles émissions de GES…). 

• Source : Le ROSE (Réseau d’observation statistique de l’énergie et des GES), co-piloté par la DRIEAT et le Conseil régional d’Île-de-France, a été créé en 2008. Le ROSE est constitué de seize partenaires. Son objectif est de rassembler, consolider, traiter et diffuser les informations, les données et les scénarios relatifs à la consommation et à la production d’énergie, ainsi qu’aux émissions de gaz à effet de serre associées. Les données du ROSE constituent, pour les champs et les années qu’elles couvrent, les données régionales de référence.