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Toujours plus de déchets électriques et électroniques dans le Monde…

Toujours plus de déchets électriques et électroniques dans le Monde…

Seuls 17,4 % des déchets d’équipements électriques et électroniques sont recyclés !

Le recyclage des déchets électroniques est devenu un élément principal de la protection de l’environnement, d’autant plus qu’avec la transition énergétique ils augmentent et vont encore augmenter avec les batteries des véhicules et autres engins ou matériels électriques ainsi que les panneaux photovoltaïques, même si ces derniers ont une durée de vie de plus en plus longue et sont de plus en plus recyclables (au-delà des 90 %…). Chaque année, le volume total d’équipements électriques et électroniques que l’on utilise dans le monde augmente de 2,5 millions de tonnes. Téléphones, radios, jouets, ordinateurs -s’ils disposent d’une alimentation électrique ou d’une batterie-  rejoindront une montagne croissante de “déchets électroniques” après utilisation.

Les téléphones et autres smartphones sont déclarés obsolètes à la vitesse Grand V…

Rien qu’en 2019, le monde en a généré 53,6 millions de tonnes. Ce qui représente 7,3 kilogrammes par personne et l’équivalent en poids de 350 bateaux de croisière. L’Asie en a produit la majeure partie  -24,9 millions de tonnes- suivie par l’Amérique (13,1) et l’Europe (12), tandis que l’Afrique et l’Océanie en ont généré respectivement 2,9 et 0,7 millions. D’ici à 2030, cette masse annuelle planétaire devrait atteindre les 74,7 millions de tonnes. En seulement 16 ans, elle aura donc presque doublé. Ce qui en fait le flux de déchets domestiques à la croissance la plus rapide au monde, alimentée principalement par le fait que davantage de personnes achètent des produits électroniques ayant un cycle de vie plus court et offrant moins de possibilités de réparation. Ces produits contribuent à améliorer les conditions de vie, et il est bon que de plus en plus de gens aient les moyens de les acquérir. Mais la demande mondiale en flèche dépasse désormais largement notre capacité à les recycler et à les détruire en toute sécurité. Une fois obsolètes et délaissés, ces objets finissent en partie par s’accumuler dans l’environnement, polluant les habitats et nuisant à la faune et aux personnes.

82 % des déchets déversés en pleine nature !

Seuls 17,4% des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) de 2019 ont été collectés et recyclés. Depuis 2014, le volume recyclé n’a progressé que de 1,8 million de tonnes par an. La quantité totale de déchets générés a augmenté quant à elle de 9,2 millions de tonnes sur la même période. Il est établi que l’Europe dispose du meilleur taux de collecte et de recyclage, puisqu’il couvre environ 42,5 % du total de déchets électroniques générés en 2019. L’Asie apparaît en second avec 11,7 %, les Amériques et l’Océanie affichent un taux proche de 9,4 % et 8,8 %, et l’Afrique recense le taux le plus bas, de 0,9 %. Ce qui se passe avec les 82,6 % restants n’est pas clair. Dans les pays à forts revenus, environ 8 % des déchets semblent jetés dans la poubelle, tandis que 7 à 20 % sont exportés. Dans les pays à faibles revenus, le panorama est plus flou…

La balance penche encore largement en faveur des déchets électriques et électroniques non recyclés…

Sans un système fiable de gestion des déchets, les substances toxiques contenues dans les objets électroniques comme le mercure, les retardateurs de flamme bromés, les chlorofluorocarbures et les hydrochlorofluorocarbures sont plus susceptibles d’être libérées dans l’environnement et de nuire aux personnes qui vivent, travaillent et jouent dans les “parcs à ferraille” où ils atterrissent.
Ces déchets ne constituent pas seulement un risque sanitaire. Ils contribuent aussi directement au réchauffement climatique. Les équipements d’échange de température mis au rebut, que l’on trouve dans les réfrigérateurs et les climatiseurs, libèrent lentement des gaz à effet de serre. On estime qu’environ 98 millions de tonnes s’échappent des parcs à ferraille chaque année, soit 0,3 % des émissions mondiales du secteur de l’énergie. Hormis ces toxines, les déchets électroniques contiennent aussi de précieux métaux et matières premières très utiles comme l’or, l’argent, le cuivre et le platine. La valeur totale de tous ces composants a été évaluée pour l’année 2019 (de façon approximative) à 57 milliards de dollars (48 milliards d’euros) -une somme supérieure au PIB de la plupart des pays.
Heureusement, le monde s’éveille lentement à l’ampleur du problème. À la fin 2019, 78 pays couvrant 71 % de la population mondiale disposaient d’une politique de gestion de ce type de déchets ou étaient en train d’en mettre une en place; une augmentation de 5 % par rapport à 2017. Mais dans nombre de ces pays, les politiques ne sont toujours pas juridiquement contraignantes et la réglementation n’est pas appliquée.
 – Source : Vanessa Forti Programme Associate at UNU-Vie-SCYCLE, United Nations University, traduit de l’anglais par : Nolwenn Jaumouillé.
– Lire l’article original sur The Conversation .
– À noter qu’un Projet de décret en Conseil d’État et arrêtés afférents, concerne l’indice de réparabilité obligatoire pour les produits électriques et électroniques. Après une consultation publique en juillet et août dernier, un mode de calcul et la signalétique d’information des consommateurs de l’indice de réparabilité obligatoire pour les produits électriques et électroniques vendus en France, tant par voie directe en magasin que par vente en ligne, sera instauré.