Pendant que la filière automobile française, fortement contrainte par l’Europe, se pose encore des questions et se torture sur quoi, quand et comment; les constructeurs mondiaux avancent en faveur de l’hydrogène !
De nouveaux constructeurs nous confortent dans l’idée et la conviction qu’une seule et unique voie “électrique” pour tous est une erreur tout à la fois économique et écologique et qu’il convient d’explorer également d’autres pistes technologiques et énergétiques. C’est notamment le cas de Hyundai qui vient de finaliser le développement de son moteur à combustion interne à hydrogène et conçu son prototype, Hyundai Doosan Infracore (HDI) a annoncé vouloir le produire en série d’ici à 2025. Appartenant à la nouvelle catégorie des « H2 ICE » (Hydrogen Internal Combustion Engine), ce moteur de 11 litres alimenté par de l’hydrogène peut générer une puissance de 300 kW (402 chevaux), ainsi qu’un couple de 1 700 Nm à 2 000 tours par minute. Selon son constructeur, il s’avère 25 à 30 % plus économique qu’un système reposant sur des piles à combustible : « Notre nouveau moteur à combustion interne à hydrogène est destiné aux véhicules commerciaux et effectuant de longs trajets (camions, bus, engins de chantier…), ainsi qu’aux générateurs d’électricité de taille moyenne ou grande », explique Kim Joong-soo, responsable de la branche Motorisation chez HDI.
D’autres pistes hydrogénées
Hyundai Doosan Infracore prévoit de dévoiler son prototype de moteur à combustion interne alimenté à l’hydrogène dans les prochains mois. Le constructeur le testera ensuite à grande échelle en 2024, avant de le produire en série l’année suivante (en 2025 donc). Pour accélérer la commercialisation et réduire les coûts de son produit, l’entreprise s’appuiera sur sa technologie et sur ses installations actuelles en matière de motorisation. Parallèlement à son nouveau moteur à hydrogène, HDI a développé d’autres produits, tels que des batteries destinées aux véhicules électriques et des groupes motopropulseurs hybrides rechargeables. Certains d’entre eux seront présentés lors du salon ConExpo 2023 qui se tiendra du 14 au 18 mars prochains à Las Vegas, aux États-Unis.
Aramco sur les rangs !
Le géant saoudien du pétrole va entrer au capital de la division thermique de Renault spécialisée dans les groupes motopropulseurs à faibles émissions. Chez Renault, l’avenir se réparti en deux principales divisions. Alors que « Ampère » aura à charge de développer toute la partie électrique, « Horse » sera concentrée elle, sur toute la partie thermique à travers une co-entreprise détenue avec le groupe chinois Geely. Annoncée en novembre dernier, celle-ci pourrait également accueillir Aramco. Le groupe saoudien a signé une lettre d’intention en vue de devenir actionnaire minoritaire de la structure. Si la participation d’Aramco n’est pas précisée à ce stade, Renault précise qu’il conservera avec Geely des parts égales dans la nouvelle structure.
Selon le communiqué commun des différents partenaires, l’investissement d’Aramco sera utilisé pour soutenir les activités de R&D de l’entreprise, notamment concernant les « carburants synthétiques et les motorisations hydrogènes de future génération ». « Ce partenariat avec Aramco va permettre de faire passer à la vitesse supérieure l’activité de groupes motopropulseurs que nous développons avec Geely Group. Il va lui donner une longueur d’avance dans la course à la technologie thermique à très faibles émissions. L’entrée d’Aramco apporte un savoir-faire unique pour développer des innovations de rupture en matière de carburants synthétiques et d’hydrogène » a déclaré Luca de Meo, CEO du groupe Renault. « Horse » fédèrera à terme un réseau mondial de 17 usines de groupes motopropulseurs et de 5 centres de R&D répartis sur 3 continents.
Tata veut en être également !
Pour Tata, le moteur à hydrogène connaitra une croissance plus rapide que la pile à combustible… Comme quoi ! Interrogé par le quotidien indien The Economic Times, le président de Tata Motors s’est exprimé sur l’avenir de la mobilité hydrogène. Engagé à décarboner l’intégralité de son offre d’ici à 2045, Tata Motors accélère sur les énergies alternatives. Alors qu’il mise sur une plus grande pénétration des véhicules au gaz naturel dès 2023, le géant indien se dirige progressivement vers les véhicules à batteries et hydrogène. « L’hydrogène apparaît comme une proposition très attrayante » a souligné le dirigeant, et plus loin : « Au sein de l’hydrogène, il existe deux technologies : l’une est la pile à combustible électrique et la seconde est le moteur à combustion interne à hydrogène. Dans l’état actuel des choses, il semble que le moteur à combustion interne à hydrogène puisse probablement voir le jour en termes de commercialisation plus rapidement que la pile à combustible » a-t-il estimé. Pour le dirigeant de Tata Motors, l’émergence du moteur à combustion hydrogène est favorisée par l’implication forte des motoristes mais aussi par la possibilité de pouvoir utiliser un hydrogène à la pureté inférieure à celle exigée par les piles à combustible.
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