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C’en est – presque – fini du pétrole russe pour l’Europe (90 % seulement) !

C'en est - presque - fini du pétrole russe pour l'Europe (90 % seulement) !

L’Europe est parvenue à trouver un accord sur la mise en place d’un embargo, sur huit mois, des importations de pétrole et produits pétroliers russes. Cela concernera d’abord les barils livrés par navires, puis une partie du pétrole transféré par les oléoducs.

Au total, ce sont ainsi 90 % des importations de pétrole russe qui vont être arrêtées. Il faut donc s’attendre et pendant de longs mois à voir les prix des carburants à la pompe rester à des niveaux très élevés. Seule la Hongrie de Viktor Orban, qui faisait de l’obstruction en soutenant son allié russe, a obtenu un traitement particulier. Elle pourra continuer à acheter du pétrole russe livré par oléoduc… Il y a toujours un vilain petit canard qui fait de l’obstruction en totale mauvaise fois… L’aboutissement a été difficile. Il a fallu près d’un mois pour contourner l’opposition de la Hongrie de Viktor Orban. Mais les dirigeants des 27 pays de l’Union Européenne ont finalement trouvé mardi 31 mai un accord qui devrait permettre de réduire de 90 % leurs importations de pétrole russe. Une mesure qui devrait avoir un impact non négligeable sur les exportations russes et devrait aussi se traduire pour les consommateurs par un maintien à des niveaux très élevés des prix à la pompe. Contrairement aux idées reçues, les achats de pétrole brut et de produits pétroliers raffinés russes par les pays européens ont un poids économique bien supérieur aux importations de gaz naturel.

Un accord européen
sans précédent

Pipelines – oléoducs et raffineries…

On ne le sait guère, mais la Russie est le deuxième producteur mondial de pétrole devant l’Arabie Saoudite et derrière les États-Unis. Elle exporte les deux tiers de son pétrole vers l’Union Européenne. En 2021, elle a fourni 30 % du brut et 15 % des produits pétroliers, notamment du diesel, achetés par l’UE. Depuis le 24 février dernier, date de l’invasion russe de l’Ukraine, les Européens ont versé près de 30 milliards d’euros dans les caisses de l’État russe pour régler la facture pétrolière. La Russie aura bien sûr la possibilité de vendre son pétrole à d’autres clients. C’est même plus facile que pour le gaz, livré pour l’essentiel via des gazoducs. D’ailleurs, depuis le 24 février et l’invasion de l’Ukraine, la Russie a vendu plus de cargaisons de pétrole à la Chine, l’Inde et l’Egypte. Mais l’opération n’est pas simple et non applicable à l’ensemble de la production écoulée en Europe.

L’embargo européen sur le pétrole brut sera mis en place dans les 6 prochains mois et sur les produits raffinés dans les 8 prochains mois. C’est de loin la mesure la plus significative et la plus difficile à prendre du sixième paquet de sanctions contre la Russie qui a été bloquée plusieurs semaines par la Hongrie. La solution trouvé a été d’acter l’arrêt progressif des importations de pétrole russe transportées par navires (les 2/3 des achats européens), et exempter en partie le pétrole acheminé par oléoduc, afin de lever le veto de Budapest très dépendant des livraisons russes par oléoduc.

Délais accordés à certains !

Mais comme l’Allemagne et la Pologne se sont engagés à arrêter leurs importations par l’oléoduc Droujba, au total c’est bien 90 % des exportations de pétrole russe vers l’UE qui seront arrêtées d’ici la fin de l’année, ont affirmé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président français Emmanuel Macron. L’extension de l’embargo aux livraisons restantes par oléoduc sera ensuite discutée « dès que possible… » Toutes les questions techniques sur l’embargo ne sont pas réglées et de nouvellles négociations auront ensuite lieu pour cesser une partie des importations via l’oléoduc Droujba (1/3 des approvisionnements européens). Sa branche nord dessert l’Allemagne, l’Autriche et la Pologne, et la branche sud la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie. Prague avait réclamé pour sa part un délai d’adaptation de dix-huit mois pour les produits raffinés qui a été accepté. Ceux demandés par la Slovaquie et la Bulgarie (deux ans chacun) font encore l’objet de discussions…

– Source : Transitions & Énergies .