Actives tout à la fois dans l’aéronautique, la défense et le spatial, ces trois entreprises veulent créer une société de satellites capable de faire face aux géants américains.
Décidément Elon Musk, précurseur dans plein de domaines se fait concurrencer et rattraper par quantité d’entreprises, de groupe, de pays… Après Tesla dans l’automobile, c’est à Starlink cette fois que la concurrence européenne s’en prend. Ainsi, les poids lourds Airbus, Leonardo et Thales ont annoncé avoir signé un protocole d’accord, jeudi 22 octobre 2025, en vue de créer un acteur spatial européen de premier plan dans le domaine des satellites.
L’entreprise issue de cette fusion constituera « une avancée majeure pour renforcer l’écosystème spatial européen, accroître sa capacité d’innovation, son autonomie stratégique et sa compétitivité et ainsi permettre à l’Europe d’affirmer son rôle central sur le marché spatial mondial« , affirme un communiqué commun.
Ce projet baptisé « Bromo » pourrait être opérationnel dès 2027, s’il passe l’examen de la Commission européenne en matière de concurrence. « Cette volonté de rapprochement marque une première étape cruciale pour l’industrie spatiale européenne. Elle atteste de notre vision partagée de bâtir un acteur européen fort et compétitif sur un marché spatial mondial de plus en plus dynamique », saluent les patrons des trois entités.
Compétitive à l’échelon mondial

Le géant aéronautique européen Airbus, le groupe italien Leonardo et l’entreprise française Thales détiendront respectivement 35 %, 32,5 % et 32,5 % du capital de cette société. Cette nouvelle entité devrait regrouper plus de 25 000 personnes à travers l’Europe. « Avec un chiffre d’affaires annuel autour de 6,5 milliards d’euros et un carnet de commandes représentant plus de trois années de chiffre d’affaires, elle disposera d’une taille critique lui permettant d’être innovante et compétitive à l’échelle mondiale », estiment les entités françaises et italienne.
La nouvelle entreprises de satellites couvrirait un large éventail d’activités : télécommunications, navigation par satellite, observation de la Terre, sécurité et défense, exploration spatiale… elle ambitionne également « d’être le partenaire de confiance pour le développement et la mise en œuvre des programmes spatiaux nationaux souverains ».
Rôle clé pour l’ESA !
Le projet suscite tout de même des inquiétudes quant à la création d’une situation de monopole et à l’avenir des agences spatiales française (CNES) et européenne (ESA), tant ses missions seraient proches de ces structures existantes. Le directeur général de l’Agence spatiale européenne (ESA), Josef Aschbacher, estime qu’un tel rapprochement pourrait compromettre les activités de l’agence.… Mais la montée en puissance fulgurante du réseau Starlink d’Elon Musk pousse l’Europe à unir ses forces afin de rester dans la compétition mondiale. Les discussions entre États membres de l’agence pour définir le budget 2026-2028 de l’ESA entrent dans leur phase finale, à l’approche d’une grande conférence spatiale prévue à Brême, en Allemagne, les 26 et 27 novembre prochains… À suivre donc !
• Source : Toute l’Europe .



