ANews-Mobility > Innovation > Outils de Communication > CarPlay d’Apple fait “presque” le plein des véhicules… équipés ou pré-équipés, mais le vent tourne !

CarPlay d’Apple fait “presque” le plein des véhicules… équipés ou pré-équipés, mais le vent tourne !

CarPlay d'Apple fait “presque” le plein des véhicules… équipés ou pré-équipés, mais le vent tourne !

Apple ne cesse d’enrichir sa liste des voitures compatibles avec son système CarPlay. Rien d’étonnant au vu des nombreuses carences des systèmes propriétaires des constructeurs (voir notre édito ci-contre) !

Apple a surpris tout le monde à l’occasion de la WWDC à la mi-2022, en présentant un aperçu de son futur de CarPlay. Ce qui n’était qu’une projection d’une variante d’iOS sur un seul écran du tableau de bord était désormais appelé à devenir un système d’exploitation complet pour le véhicule. Tous les écrans seraient gérés par CarPlay, dont celui destiné aux compteurs derrière le volant et surtout tous les réglages du véhicules seront pris en charge par CarPlay. Un projet différent de ce que Google a pu réaliser avec Android Automotive, puisque CarPlay ne serait pas installé dans les véhicules par leurs concepteurs, il restera géré et contrôlé par l’iPhone de l’utilisateur. Donc avec une implication complètement différente puisque, vis-à-vis des constructeurs automobiles, Apple gardera la main sur l’expérience générale.

Le principe d’Apple CarPlay est d’être piloté par un iPhone relié
à l’interface constructeur par l’intermédiaire d’un câble USB-C. Sinon on peut toujours utiliser son smartphone Apple
en Bluetooth pour téléphoner et écouter de la musique…

Alors que les écrans se généralisent dans les tableaux de bord des voitures et que l’interface devient un élément essentiel pour se différencier des autres marques, un constructeur doit céder à Apple le contrôle de tous les écrans dans l’habitacle s’il veut prendre en charge cette nouveauté. En plus de travailler avec l’entreprise californienne pour faire communiquer l’iPhone avec les ordinateurs de bord, pour s’assurer que la climatisation et tous les autres contrôles soient bien gérés par CarPlay et pour faire en sorte que la vitesse ou le niveau de la batterie soient bien affichés, il doit accepter de laisser la main sur la présentation et l’ergonomie de tout le tableau de bord.
Lors d’un de ces tant attendus keynotes, Apple a néanmoins montré un écran avec pas moins de quatorze marques, dont une bonne partie du top 10 mondial : le groupe Volkswagen représenté par Audi et Porsche, Ford (Lincoln) qui est numéro un aux États-Unis, mais aussi Nissan (Infiniti) et Honda (Acura), Renault, Volvo (Polestar) ou encore des marques premium allemandes, avec Mercedes-Benz.

2023, mise à jour de la liste
des constructeurs concernés

Apple vient de mettre à jour sa liste (de 600 à 800 modèles) des véhicules compatibles “CarPlay” alors que plusieurs constructeurs voudraient bien ne plus avoir à faire avec cette technologie d’affichage déporté. Mais il y a de fortes chances que votre véhicule récent ou à venir soit sur cette liste; qu’il s’agisse d’un modèle français européen, américain, coréen, chinois, etc. C’est également bien souvent le cas pour son concurrent, le système Android auto de Google.
Seuls Tesla se tient à l’écart du troupeau, tout comme Rivian qui a bien fait savoir qu’il n’était pas question de prendre en charge le système d’Apple. Les voitures de GMC et de Chevrolet sont également dans la liste, mais ce ne sera pas le cas des futurs modèles.

Autre modèle, autre principe : Android Auto chose par certains constructeurs,
bien souvent en doublon avec Apple CarPlay…

General Motors a en effet annoncé fin mars que CarPlay et Android Auto ne seront plus pris en charge à partir des prochains modèles électriques. Une décision de circonstance, ou pour mieux mettre la pression dans de nouvellles négociations à l’heure où, selon Apple : près de 8 automobilistes américains sur 10 n’achèteraient pas de nouvelle voiture sans CarPlay, dont la dernière évolution est calibrée pour s’adapter à tous les écrans. GM prévoit en effet de ne plus prendre en charge CarPlay à partir de la Chevrolet Blazer EV (donc électrique) dont la commercialisation est prévue pour le troisième trimestre 2023. Le géant industriel est en effet en plein développement d’un nouveau système d’infodivertissement basé sur Android Automotive, un véritable système d’exploitation gérant toutes les fonctions du véhicule. On est loin de l’affichage déporté d’applications depuis un smartphone. GM est loin d’être le premier constructeur à prendre appui sur cette technologie de Google : Renault, BMW ou encore Honda travaillent à des degrés divers avec Android Automotive pour leurs véhicules électriques.

Là encore, une histoire
de gros sous !

Tesla s’est distingué dès ses début avec un système propriétaire accessible sur de grands formats d’écran et mis à jour “on the Air”.

Android Automotive, très flexible, n’interdit pas l’utilisation de CarPlay. Mais GM semble bien décidé à ne pas laisser d’autres exploiter les écrans de ses futures voitures électriques (même si Google en profite malgré tout). Mary Barra, la directrice de GM, a pour objectif de générer de 20 à 25 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel rien qu’avec les abonnements à l’horizon 2030 ! Les futurs conducteurs de la Blazer EV auront accès à Google Maps et à Google Assistant gratuitement pendant 8 ans, tandis que le système sera compatible avec Spotify, Audible et d’autres services qui sont généralement utilisées dans la voiture via un iPhone ou un Android.
GM mise donc beaucoup sur les revenus tirés des abonnements, un nouvel eldorado ! Mais il sera cependant toujours possible d’écouter de la musique ou de passer des coups de fil depuis un iPhone sur le système audio des véhicules en Bluetooth. Par ailleurs, CarPlay et Android Auto resteront disponibles dans les modèles thermiques de GM, qui s’avancent sur une voie de garage : le constructeur prévoyant l’arrêt de la production de voitures thermiques pour particuliers en 2035. Pourtant un certain nombre de professionnels ont fait leur choix… On ne compte plus aujourd’hui les taxis et autres VTC qui n’utilisent plus que CarPlay, déclaré : « beaucoup plus fiable et précis que les systèmes embarqués d’origine… »

Transfuges et
concurrence exacerbée !

Voilà de quoi attiser les braises entre General Motors et Apple. Le constructeur automobile a en effet annoncé l’embauche de Mike Abbott pour occuper un tout nouveau poste de patron du logiciel. Sa supérieure directe n’étant autre que Mary Barra, la CEO de GM. Mike Abbott était auparavant en charge du bon fonctionnement du nuage chez Apple (entendez iCloud); soit : iMessage, FaceTime, mail, iCloud, chiffrement des données, réseau Localiser… Bref, la cheville ouvrière indispensable pour ces services essentiels. Mike a quitté Apple au mois de mars. Il n’aura pas fallu attendre très longtemps pour qu’il trouve un point de chute, chez GM où Il va superviser et rassembler trois divisions autrefois séparées chez le constructeur : les systèmes d’exploitation et les logiciels des véhicules, les technologies numériques et le business numérique. Une ambitieuse politique définie par Mary Barra que Mike Abbott doit désormais orchestrer !
Par ailleurs, Google présente désormais son nouvel “Google Built-in”, qui sera proposé aux constructeurs qui le souhaitent dans l’ordinateur de bord de leurs véhicules, gérant ainsi tous les écrans, en offrant de nombreux services dont la liste ne cesse de s’allonger. Après Zoom, Microsoft Teams ou encore Webex de Cisco, en mode vocal, c’est désormais au tour de Youtube (pour les écrans arrière) et Waze… En fait, le secret est là : les constructeurs décident et Google réalise à la carte avec un niveau d’intégration plus ou moins important ! La guerre fait donc rage mais Apple, très apprécié des conducteurs américains, n’a pas l’intention de lâcher l’affaire ! À suivre donc !

Source : diverses, dont macg.co . article enrichi le : 11-05-2023.