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L’hydrogène fabriqué avec de l’électricité nucléaire, déclarée propre par Bruxelles !

L'hydrogène fabriqué avec de l'électricité nucléaire, déclarée propre par Bruxelles !

Bruxelles devrait finalement reconnaître que l’hydrogène fabriqué avec de l’électricité nucléaire est durable”.

Si l’hydrogène est plus que prometteur, il est nécessaire de réussir à le produire en quantités suffisantes mais de manière décarbonée. Et c’est là tout l’enjeu. En effet l’hydrogène, comme l’électricité, est un vecteur d’énergie pas une source d’énergie et qu’il faut le fabriquer. Pour qu’il soit bas carbone, il faut le produire par électrolyse avec de l’électricité elle-même décarbonée. La France veut donc que l’électricité nucléaire, la plus décarbonée, soit considérée comme une source d’énergie permettant de fabriquer de l’hydrogène dit “durable”. L’Allemagne et son charbon s’y oppose farouchement depuis des mois tout en faisant tout pour développer l’hydrogène (le plan le plus richement doté…) aux côtés des renouvelables. Malgré les crocs en jambe, là comme ailleurs…, de nos « amis” Allemands; la France est parvenue à obtenir gain de cause à Bruxelles à la fois au Parlement et à la Commission. Comme cela a déjà pu être le cas avec le gaz…

Europe : 100 000 camions
à hydrogène en 2030…

L’hydrogène est vert ou durable quand il provient
des renouvelables ou du nucléaire !

Produire de l’hydrogène vert par électrolyse demande des quantités considérables d’électricité et les capacités de production de énergies renouvelables intermittentes (éolien et solaire) ne suffiront pas et présentent par ailleurs des problèmes techniques. Les électrolyseurs produisant de l’hydrogène fonctionnent mal quand ils ne sont pas alimentés en électricité de façon continue … L’Union européenne a fixé comme objectif d’avoir sur les routes d’ici 2030 cent mille camions fonctionnant avec des piles à combustible et de l’hydrogène décarboné. Au regard des trois millions de camions qui circulent en Europe, l’objectif de 100 000 camions à l’hydrogène semble raisonnable. C’est bien moins le cas quand on mesure la quantité d’électricité nécessaire pour alimenter en hydrogène cent mille camions de plus de seize tonnes parcourant en moyenne 160 000 kilomètres par an. Il faudrait ainsi, pour ce seul besoin, 92,4 TWh/an (térawattheures par an), soit quinze réacteurs nucléaires ou 910 km2 de panneaux solaires…

L’hydrogène “ durable”
enfin reconnu !

Le 9 février dernier (2023), en commission Énergie (ITRE), les eurodéputés ont entériné la définition française de l’hydrogène bas-carbone avec de l’électricité renouvelable mais aussi nucléaire. Et surtout le 10 février, la Commission est parvenue, avec plus d’un an de retard, à établir les règles définissant l’hydrogène durable. Le document n’a pas encore été publié officiellement, mais il ne devrait plus être modifié. La Commission a fixé deux critères :
– d’ici 2030, la production d’hydrogène doit être alignée sur la production d’électricité renouvelable sur une base horaire. Jusque-là, le lien doit être établi sur une base mensuelle.
– d’ici 2028, les producteurs d’hydrogène devront prouver que leurs électrolyseurs sont connectés à des installations d’énergie renouvelable datant de moins de 36 mois.
Autre contrainte et non des moindres, les pays ayant un mix électrique bas carbone seront exemptés de ses règles. L’exception s’appliquera tant que la production d’électricité d’un pays émettra moins de 65 grammes d’équivalent CO2 par kilowattheure. Et parmi les 27 pays de l’Union Européenne, seuls la France et la Suède répondent à ce critère grâce à une production d’électricité majoritairement nucléaire et hydraulique… Comme quoi !

– Source : Transitions & Énergies .