Herbert Diess limogé, Olivier Blume, encore patron de Porsche, le remplacera au 1er septembre pour, entre autres : diversifier l’offre énergétique, faire les bons choix de logiciels et la paix avec les syndicats et les actionnaires… Lourde tâche !
Sous la pression des gouvernements et des institutions européennes, certains constructeurs ont foncé, tête baissé, dans la fabrication de gammes de véhicules électriques à batteries, souvent en dehors des considérations économiques et de marchés… Mais certains tournent casaque ! C’est notamment le cas du groupe Volkswagen. Le nouveau patron, Olivier Blume, qui dirige Porsche, ne sera pas comme son prédécesseur, Herbert Diess (désormais remercié), focalisé sur une seule technologie. Volkswagen devrait aussi s’ouvrir à l’hydrogène, et notamment aux carburants de synthèse (e-fuels) si chers à devinez qui : Porsche !
Début septembre, le Pdg du groupe Volkswagen, Herbert Diess, quittera -enfin- un poste qu’il occupe depuis quatre ans pour laisser sa place au Pdg actuel de Porsche, Olivier Blume. Ce dernier pourrait même diriger les deux entités avec une mission précise, modifier la stratégie de Volkswagen qui sous l’impulsion de Herbert Diess a pris un virage définitif vers les véhicules électriques.
Diess, finalement, un Pdg de transition…
Herbert Diess a eu la lourde tâche de sortir le groupe Volskwagen du fameux Dieselgate (11 millions de ses véhicules étaient équipés d’un logiciel qui permettait de fausser les émissions de gaz polluant des moteurs diesel lors des tests, notamment d’homologation). Tout cela pour le plonger dans le tout électrique avec de colossaux investissements et la volonté démesurée d’être le N° 1 mondial en la matière, devant Tesla et même en Chine ! En fait, après des périodes chahutées, il y a toujours des hommes-fusibles ou des dirigeants de transition… C’est ce qu’aura finalement été Herbert Diess avec un entêtement tout particulier en faveur de la fée électricité !
Et ce, avec pleins de difficultés, des lancements retardés et délicats (ID3) et des rapports compliqués à la fois avec les syndicats et les actionnaires; ce qui finit par faire beaucoup de monde… Selon un classement des entreprises vivant le plus à crédit au monde et publié il y a deux ans, il apparaissait que la société la plus endettée à la fin de l’année 2019 était Volkswagen avec pas moins de 192 milliards de dollars….
Olivier Blume ne devrait pas totalement modifier la stratégie électrique. Mais l’assouplir. Il a su développer chez Porsche, à une échelle limitée, des carburants synthétiques décarbonés (à base d’hydrogène et de dioxyde de carbone, donc du CO2) pour continuer à faire rouler à l’avenir les bolides de la marque de Stuttgart. Avec ses partenaires Siemens Energy et Exxon Mobil, il espère augmenter rapidement la production jusqu’à atteindre une pleine cadence en 2026. Et un test grandeur nature sera réalisé l’an prochain lors des 24 heures du Mans avec un véhicule utilisant ce carburant. Un beau match en perspective avec les photos fonctionnant à l’hydrogène ! Et d’une manière plus générale, une belle compétition entre les deux groupes mondiaux : VW et Toyota qui lui a fait le choix de l’électrification mais également celui de l’hydrogène. À qui le tour !
– Olivier Blume en bref : né à Braunschweig, Oliver Blume a rejoint le Volkswagen Group en 1994 et a, depuis, occupé des postes de direction au sein des marques AUDI, SEAT, Volkswagen et Porsche. Il est actuellement Président du Directoire de Porsche depuis 2015 et membre du Directoire du Groupe depuis 2018.
– Et directement dans le sillage de la nomination d’Oliver Blume, l’entreprise réorganise sa communication. Sebastian Rudolph deviendra le nouveau Directeur de la Communication du Groupe, en plus d’être Vice-Président de la Communication, du Développement durable et de la Politique chez Porsche AG. Il conservera cette double fonction après une éventuelle introduction en bourse de Porsche AG.