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La Banque des Territoires (groupe Caisse des Dépôts) et l’hydrogène, une histoire en marche !

Saga Banque des Territoires, après les infrastructures de recharges électriques (épisode 1); l'hydrogène (H2) !

Monique Agier, directeur Investissement Senior à la Banque des Territoires (groupe Caisse des Dépôts), nous en dit plus sur le secteur de l’hydrogène, ses avancées, difficultés et réalisations !

– Monique Agier : sur ce secteur des mobilités, la Banque des Territoires n’intervient pas dans la production des énergies, elle ne le fait qu’au niveau de la transition énergétique et des mobilités. La Banque des Territoires intervient dans le domaine de la transition énergétique global même si notre département suit lui les questions de mobilité et d’infrastructure. En revanche nous n’avons pas vocation à intervenir dans le capital des sociétés industrielles et d’innovation, c’est le rôle de la BPI, nous sommes sur le déploiement d’infrastructures matures sur le territoire pour permettre ces transitions. En accompagnant les collectivités locales.
– MA : la transition énergétique sur les mobilités, c’est d’une part le développement du transport collectif, d’autre part le développement de motorisations vertes. On voit depuis deux ans un fort développement des IRVE
– MA : nous en sommes au début sur la filière H2, avec une montée en puissance un peu plus lente que prévue, il faut en effet des technologies matures et une avancée en parallèle sur les véhicules et la production d’H2 vert. Cela reste également une filière très dépendante des soutiens et initiatives publiques.
– MA : sur les vecteurs de la mobilité ce sont surtout les collectivités locales avec des bus et des bennes à ordures ménagères qui ont tiré le marché, avec une approche territoriale sur la production et la consommation. À ce jour une soixantaine de bus H2 sont en circulation en France.
– MA : sur les autres vecteurs : ferroviaire, fluvial, naval, aérien, tout est ouvert, mais encore au stade de la mise au point sur certaines filières et au début de l’offre réelle, avec des premiers constructeurs. Après il faut reconnaitre que nous sommes sur des prix élevés avec des facteurs de mise au point technologique mais aussi des prix élevés de l’électricité. L’H2 vert est une énergie chère et comme souvent sur les sujets de transition énergétique, la question de qui paye le surcoût est difficile.

État des lieux…

– MA : sur les projets publics, ce sont 500 bus en projet, avec l’apparition de 78 en retrofit, 400 PL H2 et une centaine en déploiement. Une soixantaine de stations en exploitation et près de 200 en discussion.
– Yves Guittat : Verra-t-on des “corridors hydrogène” comme il a pu y en avoir pour l’électrique ?
– MA : l’exemple de la H2 Valley. Il s’agit d’un programme de financements européens avec un projet bénéficiaire dans l’ouest de la France. Nous espérons qu’il y en ait beaucoup d’autres, car c’est très cohérent avec la stratégie nationale de la France, de déploiement de capacités de production massives sur les prochaines années.

– YG : Les solutions Rétrofit de véhicules en H2 ou encore l’injection indirecte, puis directe de H2 dans les moteurs actuels, peu ou prou modifiés ou encore la production de de E-Fuels avec du H2 et du CO2 vous paraissent-elles, être des solutions à la marge, avec un réel avenir ou simplement complémentaires ?
– MA : potentiellement cela permet de rendre plus accessible les véhicules en prix et de permettre une transition plus rapide du marché.
• Et encore : Il faudrait une visibilité et stabilité sur les prix et les aides éventuelles, pour donner des perspectives de long terme et que l’expérience industrielle permette une fiabilisation et une baisse des prix (donc des budgets d’investissement et de fonctionnement).
– Nous allons moins vite que l’Allemagne peut être mais partir trop tôt n’est pas forcément un avantage et construire une filière ne se fait pas en un jour…

Monique Agier en bref : dirigeante dans la fonction publique, notamment un département
de taille importante et un large spectre de compétences, j’ai rejoint en 2017 la Banque des Territoires au sein de la Caisse des Depôts, pour participer à des projets d’investissement d’avenir dans la mobilité et la transition énergétique. Financer des projets en France, dans les infrastructures mais aussi dans des sociétés innovantes, représenter la CDC dans des conseils d’administration de société, c’est surtout être au service de l »avenir. Groupe Caisse des Dépôts : Directeur Investissement Senior.
Formation : Corps des Mines · (1991), École Polytechnique Ingénieure · (1986 – 1989).